Annoncé comme un pamphlet anti-chiraquien, Sept ans de solitude est d'abord un acte d'accusation, implacable et désespérant. Contre les rapports politique-justice, contre l'hypocrisie des politiques, contre une hiérarchie judiciaire toujours à la merci du pouvoir politique, contre le postulat vertueux de l'indépendance supposée de la justice.
Sur un ton alerte, avec une bonne dose d'humour et une pointe d'amertume, le juge Éric Halphen livre le témoignage d'un homme brisé par un dossier qui va le projeter sur le devant de la scène médiatique : l'affaire des marchés truqués de l'office HLM de la Ville de Paris, qui met en cause le RPR, la mairie de Paris – donc Jacques Chirac. Coups tordus, menaces, écoutes téléphoniques, photos volées, on nage en plein roman policier : de l'affaire Schuller-Maréchal au célèbre "Pschitt" prononcé par Jacques Chirac le 14 juillet 2001 en passant par la perquisition des Tiberi en juin 1996, la réalité dépasse souvent la fiction. "Je ne sais toujours pas si ça a été une chance de m'occuper de cette instruction, ou un malheur", écrit-il.