J'arrive en retard sur ce débat, donc je vais réagir aux questions au fur et à mesure :
"pensez vous que l'age modifie notre perception d'un livre?"
Pour moi, c'est une évidence que la réponse est oui. Un exemple ? La philosophie. Il faut être mure dans sa tête pour pouvoir se prêter à l'exercice. Je me souviens de ma première année, qui a été désastreuse et de la seconde, bien meilleur, qui m'a permis d'avoir un 14 au bac. La différence entre ses deux années ? J'avais grandi dans ma tête et j'étais fasciné par les expériences de pensée.
Pour un roman, c'est la même chose. On a forcément différentes grilles de lecture d'un roman suivant la portée que l'on donnera aux mots que l'on est entrain de lire. On parviendra à lire entre les lignes, à prendre du recul sur un agencement de l'histoire ou sur la réel portée d'un fait. Après, c'est à l'image de la vie hein. On peut lire, voir ou entendre quelques choses avec de la pure candeur, juste se focaliser sur la forme, juste la surface, et y trouver son plaisir. Et puis un jour, on prend du recul, on regarde différemment, comme avec la musique par exemple : on va tout d'un coup entendre les cordes d'un violon, une nouvelle percussion, ou un chœur en arrière plan. Je pense que c'est ça la leçon que l'on apprend en grandissant : voir les différents plans, les différents degrés, les différentes interprétations possibles. Si en plus de ça, vous rajoutez les différentes sensibilités de chacun, vous obtenez un éventail assez large de sentiments !
votre livre de chevet et son influence
Il y en a quelques uns. Pour commencer, il y a Papillon et Banco d'Henri Charrière, une biographie romancée, un exemple de combattivité, de volonté et de confiance en soit. J'ai eu l'occasion de relire Papillon deux ou trois fois depuis que je suis tout jeune et il y a comme un effet boule de neige : plus je le relis, plus mon amour pour ce livre grandit. Certainement un des rares livre que je vais avoir l'occasion de lire et relire durant mon existence ...
Carter contre le diable de Glen David Gold, qui nous prouve que la magie est présente dans notre vie et que lorsque le destin s'en mêle, elle nous apparait : l'amour ! La fin des mystères de Scarlett Thomas, que j'ai lu à un tournant de ma vie perso et qui m'a accompagné pendant le début d'un deuil. La tour sombre de Stephen King, un monument du genre, une véritable expérience de lecture qui ne laisse personne indemne. L'homme qui disparait de Jeffery Deaver, pour m'avoir permis d'inventer le mot "romagicien", puisque les magiciens modernes sont des prestidigitateurs de la littérature. Là comme ça, je pourrai aussi rajouter Le Joueur d'échecs de Stefan Zweig, ...
En tout cas, merci à la personne qui a lancé ce débat, il est plutôt rare d'avoir l'occasion de parler de ça et de parvenir à mettre des mots là dessus !
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