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Allez je me lance... Bonjour JLB.
Et bien, je me lance aussi !
Bonjour, Patrice.
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Ca fait beaucoup de questions hein...
Je dois admettre que c'est une première qui démarre très fort.
On va tâcher d'être à la hauteur.
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Quel est ton parcours, qu'est-ce qui a déclenché cette envie d'écrire et pourquoi cette variété de styles littéraires ?
À l'origine, je voulais être dessinateur de BD. J'ai pratiqué avec assiduité jusqu'au lycée, avant de m'apercevoir que d'autres étaient bien plus doués que moi pour les illustrations... et que j'étais définitivement trop fainéant pour le dessin, qui demande un sacrifice permanent, une véritable ascèse qui me laisse perplexe, moi qui pratique toutes mes passions en dilettante (tout ça pour dire qu'il faut que je me mette à bosser la guitare pour de vrai, si je veux être à la hauteur de mes petits camarades). Je suis cerné par les artistes, en fait. Mon frère cadet, par exemple, avec qui on va publier un album chez Gründ à la rentrée (quinze ans d'attente pour parvenir à travailler ensemble, je ne sais même pas si ça se fête, au final.)
Je reste donc un dessinateur frustré, qui se contente d'écrire des histoires... mais qui éprouve chaque fois un vrai bonheur à voir ses amis illuminer ses récits de leurs images. De plus, le travail en collaboration est l'occasion d'échapper pour un temps à l'existence quasi monacale de l'écrivain enfermé devant son ordinateur.
Pour le reste – et le "pourquoi?" de la chose– je n'en sais trop rien... J'ai toujours voulu raconter des histoires. Et j'ai toujours détesté être catalogué, rangé dans une petite case (du reste, tu le sais, en dépit des multiples tentatives de régime, je n'ai pas le format pour les "petites cases"
). Je passe donc d'un genre à l'autre, sans me soucier des catégories.
En même temps, après 15 ans dans la fonction publique, je suis heureux de ne jamais faire deux fois la même chose. C'est beaucoup de travail, mais je serai mal venu de me plaindre, quand tant d'autres rêvent de faire ce boulot sans y parvenir.
Citons au passage Emmanuel Saint, l'un de mes plus vieux amis : "J'ai trois passions dans la vie : voyager, boire des pots avec mes amis et dessiner... et la troisième me paye les deux premières".
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Alors comment passe-t-on de futur ex-instituteur à scénariste de Jeux de rôles, auteur jeunesse (le plus gros de ton oeuvre), de polar, de littérature blanche, de fantastique et de papa de Vuk ?
Les choses se font progressivement. J'ai découvert le jeu de rôles pendant mes classes à l'École Normale de Caen. Au vrai, on n'avait que ça à faire (à part s'intéresser aux filles, à la musique et aux sorties, aussi, on n'était pas monomaniaque).
Très vite, j'ai eu l'envie d'écrire, de scénariser. Le JdR est une excellente école d'écriture et de "mise en scène". Ça m'a permis de faire mes gammes, et ça m'a confronté au TRAVAIL de l'écriture. J'ai publié dans les revues de l'époque (Casus belli, Dragon Radieux et consorts) et puis les jeux ont vu le jour avec un certain succès. Une critique était récurrente : "les jeux de Bizien étaient bien, certes, mais un peu trop littéraires". J'ai pris ça plus comme un conseil que comme une critique, et j'ai sauté le pas.
Ensuite, tout n'est qu'affaire de rencontres.
Celle des éditions Gründ, d'abord, avec un premier album en 1995.
Puis celle de Serge Brussolo. Serge, pour moi, c'est le maître (il est celui qui m'a donné envie d'écrire et qui m'a permis de réaliser mon rêve). Il m'a presque tout appris, et continue de me prodiguer ses précieux conseils.
Gâté, je suis.
Après, les salons, les amitiés qui se tissent, les contacts...
Chaque fois, je m'essaye à autre chose. Sabine Wespieser m'a permis d'entrer en littérature blanche, Xavier Mauméjean m'a invité à retrouver mes premières amours... Je fais, bien entendu, une différence sur le fond – et la forme ! – entre Marie Joly et Mastication, mais ça reste pour moi le même travail : je raconte des histoires, même si elles ne s'adressent pas a priori au même public (quoique...)
Je poursuis mon petit bonhomme de chemin, sans me poser trop de questions. On me retrouvera, à la rentrée, à la fois en jeunesse et en adulte, aussi bien chez la "vénérable" maison 10/18 que chez le "sulfureux" GdV. Et ce mélange des genres me réjouit au plus haut point !