Paris en 1941 n'est plus la capitale d'une terre d'asile qui arbore pour devise au fronton de ses mairies « Liberté, Egalité, Fraternité ». Paris est une ville occupée où l’ennemi nazi impose ses lois d'exception et le port de l'étoile jaune à tous les Juifs. Leur mère en a donc cousu une au revers du veston de Maurice et de Joseph avant leur départ pour l'école. Le résultat est immédiat, le racisme des gamins se déchaîne et les deux Joffo rentrent qui avec l'oreille en chou-fleur, qui avec l'oeil poché et le genou meurtri. Oh! en compensation, il y a bien eu le troc proposé par Zérati, le copain de Jo, l'étoile jaune contre un sac de billes, mais leur père a compris: il faut fuir. Maurice, douze ans, et Joseph, dix ans, doivent rejoindre leurs frères Henri et Albert déjà installés à Menton. Ils auront à fran-chir la ligne de démarcation, près de Dax, sans papiers. Les parents suivront plus tard. Et la course vers la liberté commence. Elle les conduit à Men-ton, puis à Nice et son terrible hôtel Excelsior d'où, sauvés de justesse, ils s'en iront pour retrouver leur sœur Rosette près de Montluçon ; ensuite, ce sera Aix-les-Bains et « R ». Cela, c'est l'itinéraire. Le reste, l'important, c'est ce que raconte Joseph Joffo : les péripéties de l'odyssée des deux frères dans la France occupée de 1941 à 1944 - et le ton dont il rapporte ces choses vues et vécues : spontané, vif, ponctué d'éclairs d'humour en dépit de l'angoisse omniprésente - un merveilleux récit, un poignant témoignage.